Les balcons des immeubles parisiens seront-ils assez solides pour supporter les grappes
de personnes qui risquent de s’y agglutiner lors de la cérémonie d’ouverture des JO ?
Cette question a récemment été soulevée par les professionnels de l’immobilier auprès
des autorités qui travaillent à l’idée de lancer une vaste opération de vérification.
Des familles entières massées sur des balcons, avec des amis invités pour l’occasion,
bénéficiant du spectacle de la cérémonie d’ouverture des JO sur la Seine que les
organisateurs prévoient grandiose…. Ces scènes risquent bien de se multiplier dans la
capitale au soir du 26 juillet.
"C’est clairement un scénario qui risque d’arriver. Et il faut absolument s’assurer que les
balcons puissent supporter le poids et surtout que les garde-corps soient parfaitement
scellés pour éviter tout incident", explique à l’AFP le président de la Fédération nationale
de l’immobilier (FNAIM) Grand Paris, Olivier Princivalle.
Chutes
Des chutes, parfois mortelles, soit en raison de garde-corps défaillants ou d’effondrements
de balcons, jalonnent régulièrement les pages des faits divers. En 2016, quatre personnes
avaient trouvé la mort après qu’un balcon se soit effondré lors d’une soirée dans un
appartement à Angers.
En mai 2023, à Paris, deux personnes avaient été grièvement blessées après avoir chuté de
leur balcon du 5e étage d’un immeuble situé dans le XIIIe arrondissement parisien, après
qu’une partie du balcon se soit effondrée.
La loi impose aux propriétaires, aux bailleurs sociaux ou bien aux gestionnaires
d’immeubles de vérifier le bon état de conservation des balcons. "Mais il peut y avoir des
trous dans la raquette, et surtout, l’usage risque de changer de façon brutale et
éphémère pendant les JO", anticipe une source proche des autorités.
"Les immeubles haussmanniens ont plus de 300 ans (NDLR : plus de 150 ans), et ont des
balcons le plus souvent prévus pour 2/3 personnes. Les suroccupations possibles pendant
les JO peuvent être compliquées", ajoute Olivier Princivalle.
Cette question a été soulevée il y a plusieurs semaines lors d’une des réunions
préparatoires des JO chapeautées par la préfecture de police de Paris. "On les a alertés de
ce sujet, en bon gestionnaire", explique Olivier Princivalle, assurant avoir évoqué le sujet
aux côtés de l’Union des syndicats immobilier (UNIS) .
La préfecture de police de Paris a d’ailleurs assuré auprès de l’AFP que le sujet avait été
"identifié par les fédérations professionnelles". Toutefois, n’étant pas "compétente pour
son traitement", elle a indiqué travailler "à une réponse avec ses partenaires".
"Il faut vérifier que les balcons puissent tenir le choc", résume Olivier Princivalle. Mais cela
ne semble pas si simple. "Comment vérifier la solidité des garde-corps ? Avec des
cordistes ? Et la solidité de la structure ?", s’interroge-t-il.
"Qui va régler la facture ?"
Les fédérations de professionnels de l’immobilier ont saisi l’ordre des Architectes pour les
"aider à bâtir une note technique sur le sujet que la préfecture nous a demandé",
explique Olivier Princivalle.
Pour l’instant, les zones d’immeubles de la capitale qui devraient peut-être faire l’objet
d’une vérification ne sont pas établies.
"On pense a priori que la zone concernée devrait se concentrer sur les immeubles situés
le long de la Seine. Et sur les 6 km, ça fait déjà pas mal", pronostique une source proche
de la mairie de Paris.
"Il faut aussi prendre en compte que grâce aux périmètres de sécurité et au contrôle
aiguisé qu’a mis en place la préfecture, notamment sur le contrôle des accès aux
immeubles près de la Seine, on est capable de savoir assez finement combien de
personnes seront dans les appartements", estime cette source.
Un calcul qui semble toutefois assez compliqué à faire.
Autre question soulevée, celle de la prise en charge du coût d’une telle opération. "Qui va
régler la facture ? L’Etat, les particuliers, les syndics ?", s’interroge une source proche des
négociations. Il reste moins de six mois pour trouver des réponses.